Nous sommes sous le choc d’un évènement impensable et qui n’aurait jamais dû avoir lieu.
Alors que les chrétiens célébraient l’entrée dans le temps du Carême, un élève de 16 ans assassine en plein cours son enseignante, au lycée St Thomas d’Aquin de St Jean-de-Luz.
Ce drame suscite une vive émotion au sein de la communauté éducative, dans les familles et au-delà dans tout le pays.
Nous disons aux victimes et à leurs proches que nous ne sommes pas indifférents à leur souffrance.
Pourtant toutes les violences d’hier et d’aujourd’hui se rencontrent dans la Bible avec Caïn et Abel .
« Comment un homme peut-il en venir à tuer son propre frère » (Gn4 7-8).
Caïn se sent rejeté, nié par Dieu. Il n’est donc rien à ses yeux ?
Il est bouillant de colère, de ressentiment envers Dieu, mais aussi de jalousie envers son frère Abel.
Aveuglé par sa douleur, les émotions qui le submergent, Caïn ne peut ni voir ni entendre.
Mais Dieu n’abandonne pas Caïn à lui-même. Il revient vers lui et met des mots sur sa souffrance, sur son ressenti : « Pourquoi t’irrites-tu ? Et pourquoi ton visage est-il abattu ? ». Il lui offre un espace pour que sa colère sorte, s’exprime, s’extériorise. Mais Caïn se mure dans le silence et sa colère rentrée. Dieu continue à espérer en l’homme, et met alors Caïn face à sa liberté. Il peut encore relever la tête et accueillir sa vocation d’homme créé à la ressemblance de Dieu. C’est pour Caïn l’heure du choix « Le péché est comme une bête tapie à la porte de ton cœur, avide de toi. Sauras-tu le dominer ? »
Caïn dit à son frère Abel : « Sortons dans les champs. Et, quand ils furent dans la campagne, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. »
Malgré le dialogue et la mise en garde que Dieu essaie d’instaurer, Caïn se laisse posséder par sa colère et supprime Abel, objet de sa frustration.
Nous sommes tétanisés par tant de violence en quelques lignes.
Cette bête n’est pas domptable par la violence et la force.
Elle se dompte dans la prière et le silence.
Bon carême !
P. Rémi GALVAN