Cette très jolie petite église, classée monument historique en 1920, est sise au bord de la Bidouze, près du pont qui la traverse.
Elle fut sans doute bâtie à la fin du 13ème siècle sur l’ordre d’Arnaud Guilhelm 1er de Gramont.
Elle est la sœur jumelle de l’église d’Arancou, toutes deux construites sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle qui se poursuit vers Ostabat et Saint-Jean Pied-de-Port, pour franchir les Pyrénées à Roncevaux.
Ces deux églises ont été construites au moment du passage du style roman au style gothique avec une nef unique à trois pans.
Comme à Arancou, une tour de défense polygonale double le clocher.
Une maison ( l’Estau ou « l’hôtel » ), que l’on peut toujours voir en face de l’église de Viellenave, abritait et soignait les pèlerins.
Le plus remarquable de cet édifice est le portail d’entrée en plein cintre avec une double clef pendante, ornée de têtes humaines.
L’arc lui-même est décoré de trois têtes assez primitives, ainsi que d’une rosace et deux autres motifs l’un figurant le soleil, l’autre la lune, sans doute d’origine païenne. La clef de voute est elle-même ornée de têtes archaïques.
A l’intérieur un bénitier est lui aussi décoré de ces têtes primitives, tout comme une arche du pont sur la Bidouze.
C’est de ces terres reculées que la famille de Gramont prit son essor. Dans cette église de Viellenave que fut trouvé en 1860 au cours d’une restauration, un squelette avec glaives, épées et un éperon, sans doute celui d’Arnaud Guilhelm 1er de Gramont, le fondateur de l’église.
On peut encore voir à quelques centaines de mètres de l’église, sur les hauts de la butte dite de la Moulary, les ruines du château d’où partit cette famille qui devint, au fil des siècles, une des plus puissantes de France.