En Avent toute !
Lorsque tombe l’hiver et que les jours se font courts, le temps de l’Avent apporte cette sereine et discrète lumière qui déjà annonce la joie de Noël. La nuit n’est pas définitive, la vie n’est pas désespérée, nous ne sommes pas abandonnés : Dieu va venir.
Déjà nos cœurs y sont ouverts. Déjà, nos yeux en voient des signes. L’hiver s’habille de lumière.
La coutume de dresser une « couronne de l’Avent » ( quatre cierges sur un cercle de rameaux verts ) est une belle évocation de ce mystère de l’Avent.
Cette tradition populaire préchrétienne devint, au XVIe siècle, en Germanie, un symbole chrétien de l’Avent qui se répandit ensuite dans de nombreux pays.
Dans certaines familles, allumer une bougie de cette couronne, chaque dimanche de l’Avent, est l’occasion d’un temps de prière. La couronne de l’Avent peut en effet nous dire quelque chose de ce temps précédant Noël. En allumant, une à une, les quatre bougies qui la décorent, nous vivons le dynamisme de la Foi, à la suite du peuple de Dieu.
La 1ère bougie, lumière de la prière, nous donne le signal du départ. Fais de nous Seigneur, des veilleurs !
La deuxième bougie nous appelle à l’action ; fais de nous, Seigneur, les artisans de ton Royaume.
Avec la 3ème bougie nous adoptons la joie. Redis-nous, Seigneur, que nous sommes faits pour ta joie !
La 4ème bougie celle de la Foi, dit que nous sommes prêts : tu peux venir Seigneur, habiter en nos cœurs.
Dans nos églises, comme dans nos maisons, la couronne de l’Avent fait grandir la lumière, et vient rendre plus belle notre attente de l’Emmanuel.
Le calendrier de l’Avent est un formidable rituel pour apprendre aux enfants à attendre Noël.
L’ouverture quotidienne des petites fenêtres inscrit cette période dans un temps linéaire qui se déroule lentement. Un temps un peu différent du nôtre, éclaté, zappé. Nous sommes en permanence dans le présent, l’instantané.
Le calendrier de l’Avent, lui, inscrit l’enfant dans le futur et lui permet de suspendre son désir. Le plaisir n’est pas immédiat. Cette capacité à attendre l’aide à se construire. Et cela est d’autant plus important que la plupart des enfants sont aujourd’hui habitués à avoir tout, tout de suite.
« IL N’Y AURA PAS DE NOËL ? »Bien sûr que si !
Plus silencieux et plus profond,
Plus semblable au premier dans lequel Jésus est né, dans la solitude.
Sans beaucoup de lumières sur terre, mais avec celle de l’étoile de Bethléem, illuminant des chemins de vie dans son immensité.
Sans-parades royales colossales mais avec l’humilité de nous sentir des bergers et des jeunes à la recherche de la Vérité.
Sans grandes messes et avec des absences amères, mais avec la présence d’un Dieu qui emplira tout.
IL N’Y AURA PAS DE NOËL ? Bien sûr que si ! Sans les rues débordantes, mais avec un cœur ardent pour celui qui doit venir sans bruits ni festivals, ni réclamations ni bousculades … Mais en vivant le mystère sans peur aux « Hérodes-covid » qui prétendent nous enlever même le rêve d’espérer.
Noël aura lieu parce que Dieu est de notre côté et qu’il partage, comme le Christ l’a fait dans une crèche, notre pauvreté, nos épreuves, nos pleurs, nos angoisses et notre orphelinat.
Noël aura lieu parce que nous avons besoin d’une lumière divine au milieu de tant d’obscurité. Jamais la Covid19 ne pourra atteindre le cœur ou l’âme de ceux qui mettent dans le ciel leur espérance et leur haut idéal.
NOËL AURA LIEU ! Nous chanterons des chants de Noël !
Dieu va naître et nous apporter la liberté !
P. Javier LEOZ, curé à Pampelune de la paroisse San Lorenzo
( Ce texte qui lui a valu un appel téléphonique du pape François, le 7 nov. dernier )