Charles de Foucauld,
Une quête d’absolu jamais assouvie !
Le bienheureux Charles de Foucauld sera canonisé le samedi 15 mai prochain, par notre pape François, à Rome.
Charles de Foucauld est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Il se trouve orphelin dès l’âge de 5 ans.
Un jeune, sans repères, dans un monde sans Dieu
A seize ans il est à Paris, et prépare les grandes Écoles.
Pendant ses études secondaires en plein mal-être, il perd la foi, troquant le goût de l’étude pour celui d’une vie facile et de joyeuses compagnies : « Je ne voyais plus Dieu, ni les hommes, il n’y avait plus que moi. »
A vingt ans, pendant sa deuxième année à l’École de Saint-Cyr, son grand-père meurt.
Il hérite d’une grosse fortune. A Saumur, à Pont-à-Mousson et enfin à Sétif en Algérie, ses extravagances et sa générosité à dilapider sa fortune, le dégoût de tout, la tristesse marquent cette période.
Une « affaire de femme » motive son renvoi de l’armée, mais presque aussitôt il demande sa réintégration pour le plaisir de l’action.
Vers les terres inconnues Il ne peut supporter l’ennui d’une vie de garnison et il donne sa démission dans le but voyager.
Son choix l’oriente finalement vers le Maroc inconnu. Il se prépare à cette expédition pendant un an, à Alger.
« Ce serait dommage de voyager bêtement et en simple touriste, je veux le faire sérieusement. »
Ce voyage d’exploration, dangereux où il peut se dépasser, dure presque douze mois.
Il est alors en contact avec des musulmans vivant d’une foi profonde, ce qui éveille en lui l’inquiétude de Dieu.
Dieu seul
Revenu à Paris au début de 1886, alors qu’il travaille à la publication du livre qui le rendra célèbre, « Reconnaissance au Maroc » il est en quête de la vérité et à la recherche du sens de la vie.
Il prie cette « étrange prière », dira-t-il : « Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse. »
Fin octobre, il rencontre dans l’église St Augustin de Paris, un prêtre l’Abbé Huvelin qui le révèle brusquement à lui même.
« Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui. ».
Dieu à tout jamais est entré dans sa vie, ainsi que Jésus de Nazareth : Dieu avec nous, Dieu partageant notre humanité.
« J’ai perdu mon cœur pour ce Jésus de Nazareth, mort il y a 2000 ans, et depuis je ne cesse de le chercher, autant que le peut ma faiblesse. »
Au cours d’un pèlerinage en Terre Sainte, « … j’ai marché là même où Notre Seigneur a marché. J’ai deviné la vie du pauvre artisan de Nazareth. »
C’est Lui qu’il veut imiter désormais.
En chemin vers la fraternité
Il quitte alors la vie solitaire pour une vie fraternelle proche des gens qu’il va rejoindre, d’abord vers la frontière marocaine, à Beni-Abbès : il y mène une vie intense de prière et de contacts avec la population : « Je ne cesse de parler et de voir du monde : des esclaves, des pauvres, des malades, des soldats, des voyageurs, des curieux ». – « Je veux habituer tous les habitants… à me regarder comme leur frère, le frère universel.
Ils commencent à appeler la maison « la fraternité » ( la Khaoua en arabe ) et cela m’est doux. »
Puis il va s‘enfoncer au cœur du Hoggar, jusqu’à Tamanrasset, qui ne comptait en 1905 qu’une vingtaine de huttes avec une quarantaine d‘habitants, pour être avec ceux qui sont loin, oubliés.
En 1911, il passe cinq mois sur le plateau de l’Assekrem, dans un lieu qu’il pensait plus central au milieu des tribus.
Homme de prière et d’adoration
Charles de Foucauld à Tamanrasset, homme de prière, d’adoration, va se faire de plus en plus proche des gens, aimer et se faire aimer d’eux.
Il va apprendre des Touaregs à recevoir et non plus à donner seulement. La fraternité veut la réciprocité.
Rien de ce qui est humain ne le laisse indifférent, il est ouvert à tout événement, qu’il soit du Hoggar ou du monde.
Il va travailler inlassablement à connaître le peuple touareg, se mettre à l’écoute de sa culture, de ses valeurs, apprendre sa langue.
Il a fait un travail immense de linguiste par amour et par respect, dans le désir de communiquer, d’entrer en relation.
Il veut dire l’Evangile non en le prêchant mais par sa vie.
Ce qui compte pour lui et qu’il tend à pratiquer, c’est l’apostolat de la bonté qui permet la rencontre et les compréhensions mutuelles.
Homme de son époque, avec ses limites, ses faiblesses et ses erreurs, dans un langage et une situation politique qui ne sont plus les nôtres, il veut aimer les autres comme Dieu les aime, prendre les moyens de l’Evangile pour leur faire connaître un Dieu qui aime : « Il vint à Nazareth, le lieu de la vie cachée, de la vie ordinaire, de la vie de famille, de prière de travail, d’obscurités, de vertus silencieuses, pratiquées sans autre témoin que Dieu, ses proches, ses voisins, de cette vie sainte, humble, bienfaisante, obscure, qui est celle de la plupart des humains, et dont il donna l’exemple pendant trente ans… Il leur était soumis, Lui, Dieu, à eux humains.
La guerre déchire l’Europe et elle commence à venir au Sahara. Le 1 er décembre 1916 Charles de Foucauld est tué violemment à Tamanrasset.
« Si le grain tombé en terre ne meurt pas, il reste seul. S’il meurt, il porte beaucoup de fruits. »
Le grain est mort et l’arbre a grandi et c‘est aujourd’hui la grande famille spirituelle de Charles de Foucauld répandue dans tous les continents, et qui veut comme lui marcher vers la fraternité.
Cette prière est la prière commune à tous ceux et celles qui se réclament de Charles de Foucauld, partout dans le monde.
Prière d’abandon, Charles de Foucauld
« Mon Père, Je m’abandonne à toi,
fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi,
je te remercie. Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,
je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu,
avec tout l’amour de mon cœur, parce que je t’aime,
et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,
de me remettre entre tes mains, sans mesure,
avec une infinie confiance, car tu es mon Père. »