Décès de l’Abbé Jo Gatelier


Ce dimanche 4 mai l’Abbé Joseph Gatelier a rejoint la maison du Père.
Prêtre du Prado, aumônier des migrants, prêtre Fidei donum durant 10 ans au Brésil, curé de la paroisse Ste Marie du Hameau de Pau et prêtre auxiliaire dans notre paroisse jusqu’en 2021.Puis, il a dû quitter le presbytère pour être accueilli au foyer logement de Bidache. La maladie s’aggravant, il a été hospitalisé au « Village Alzheimer » à Dax.
Nous l’appelions Jo et à Guiche (son village de naissance), plus familièrement Jojo !
Prêtre engagé, missionnaire, il laisse le souvenir d’un homme bon, proche de ses paroissiens. Merci pour ton ministère si fécond, merci pour ces rencontres joyeuses et priantes.
Adishats Jojo !

Son neveu Hubert lui a rendu hommage lors des obsèques :
 » Que de souvenirs avec toi, tellement tu faisais partie de nos vies.
Tu aimais tellement te retrouver à Guiche, dans ta famille, sur les bords de l’Adour.
Tu aimais tellement faire partager à ta multitude d’amis le lieu où tu as grandi.
Combien de repas familiaux as-tu animé en chansons, en blagues où ton sens de l’improvisation donnait sa pleine mesure.
Nous avons grandi en ta présence. Tu as contribué à faire ce que l’on est.
Tout jeunes tu nous emmenais à tour de rôle au Portugal dans ta 4L rouge.
Là-bas tu retrouvais les émigrés de Pau venus dans leur famille d’origine passer leurs vacances d’été. Tu maitrisais tellement la langue portugaise que ces familles s’étonnaient que tu sois français. Puis on est devenus adultes et tu nous a fait découvrir le Brésil où tu étais en mission.Ce pays immense géographiquement et si riche par son mélange ethnique qui te ressemblait tellement.
Comment te décrire?
« Alors vieille branche; c’est ce que tu nous disais en nous voyant.
Gascon, tu étais avec toute ta malice, ton tempérament quelque fois impétueux, ta joie de vivre.
Tu plaisantais jusqu’à mettre ton entourage mal à l’aise; ce n’est toujours pas facile d’être présenté comme le neveu qui sort de prison.
A chaque instant dans la rue et ailleurs tout peut arriver.Combien de blagues as-tu pu faire? Ton esprit un peu provocateur n’avait aucun répit quand il s’agissait de faire un bon coup. Et ces parties de belote, sans doute trop sérieuses à ton goût où tu trichais de manière éhontée pour soulever la colère de tes adversaires et quelque fois de ton partenaire.
Combien de discussions politiques avec papa ton frère nous avons assisté?. Vous n’êtes jamais arrivés à vous fâcher vraiment. Tu vas le retrouver là-haut et vous n’y arriverez pas non plus.
Intellectuel, tu aimais à dire qu’il fallait se cultiver. Tu nous disait que c’était la meilleure façon de lutter contre l’obscurantisme. Cela a toujours été ton moteur dans ton sacerdoce de prêtre. Homme de paix, tu piquais des colères à la vue d’injustices. Tu n’avais de cesse d’aller vers les autres pour les comprendre. Cette obsession du
rapprochement entre les hommes de tous les peuples, ce combat envers les plus pauvres et contre toute discrimination faisaient de toi un grand humaniste. Tu étais un homme engagé qui réussissait à fédérer autour de toi sans jamais être directif.
A la retraite, tu es revenu à Bidache où l’on te voyait plus souvent pour manger un peu de soupe chez les uns et chez les autres. Tu étais gourmand et gourmet et tu le revendiquais par tes actes.. Tu aimais aller voir les parties de pelotes, les matchs de rugby.On te voyait dans toutes les manifestations du canton et de la paroisse. On aimait te retrouver pour la messe dominicale.
Et la maladie est arrivée. Aux yeux de la grande majorité d’entre nous cela semblait être une catastrophe pour l’homme que tu étais. Mais même dans ton refuge du village d’Alzeihmer à Dax, tu gardais ta bonhommie, ta bonne humeur;ton appétit, l’envie de chanter.. la maladie n’y avait pas d’emprise.
Les soignants témoignent aussi du vide que tu vas laisser. Peut-être que tu as voulu nous rapprocher de ces femmes et de ces hommes qui nous semblent étrangers.
Toute la famille tenait à exprimer toute sa gratitude envers le personnel du foyer logement de Bidache, du village d’Alzeihmer, mais aussi à tous ses amis bénévoles de Pau, de Bidache, Came, Guiche et d’ailleurs qui ont accompagné tonton ces dernières années. Un grand merci à vous tous.
enfin, nous pensons que s’il y a un message que tonton pourrait nous délivrer, c’est ce qu’il disait en partant :
A Diou   Soyez heureux
Adiou tonton, adiou Jo, adiou Jojo