Le sapin de Noël, un arbre à remonter le temps !
Le sapin, avec son feuillage persistant au cœur de l’hiver, représente depuis la nuit des temps la puissance de la nature, la confiance dans la vie.
Ce roi des forêts, vénéré au temps des réjouissances païennes, est toujours le roi des fêtes de la Nativité. Accessoire » magique » indispensable de Noël, il est une image de l’axe du monde reliant le ciel et la terre.
Il est la » colonne vertébrale » du monde et peut, à ce titre, être rapproché de l’échelle de Jacob ( Gn 28, 12-13 ) ( les anges qui montent et descendent le long de l’échelle ), en symbolisant la restauration du lien entre le ciel et la terre, entre l’humanité et le divin.
Ce rapprochement entre l’échelle de Jacob et le sapin est d’autant plus pertinent qu’en tant que conifère, ses branches sont organisées le long de son tronc axial » en râteau « , formant comme une échelle ou un escalier en colimaçon.
Il est donc un symbole de la rencontre du ciel et de la terre lors de la nativité de Jésus.
Car, en effet, il représenterait le trajet qu’a emprunté Jésus depuis le ciel, escorté de ses anges, pour venir s’incarner sur terre. Le ciel est quant à lui représenté par l’étoile qui couronne le sapin, image du principe céleste qui couronne l’univers. Formant avec Jésus les deux extrémités du sapin, elle s’inscrit en symétrie avec lui, créant un jeu de miroir.
Plus qu’une espèce d’arbre, ce symbole pour les chrétiens rappelle à l’esprit « l’arbre de la vie » (Gn 2,9), figure du Christ, don suprême de Dieu à l’humanité.
Bref, le sapin de Noël illustre par excellence le sens du mot » religion « , » religare » en tant que « fait de se relier » au ciel ( voir le sapin suspendu, actuellement dans l’église de Bardos ).
Oui, cet arbre de Noël nous sert à remonter le temps.
Par lui le ciel rencontre la terre, lors de la nativité de JÉSUS : l’Emmanuel !
Un peu d’histoire…
Entre 2000 et 1200 avant JC, on parlait déjà d’un arbre (L’épicéa, arbre de l’enfantement), le jour du 24 décembre, puisqu’on considérait ce jour comme la renaissance du soleil. Les celtes avaient adopté un calendrier basé sur les cycles lunaires. A chaque mois lunaire était associé un arbre, l’épicéa fut celui du 24 décembre. Pour le rite païen du solstice d’hiver, un arbre symbole de vie était décoré avec des fruits, des fleurs et du blé.
En 354, l’Église institue la célébration de la naissance du Christ, le 25 décembre, pour rivaliser avec cette fête païenne. Initialement la célébration de Noël se résumait à la messe de la nativité.
Un moine évangélisateur Allemand de la fin du VIIe siècle, Saint Boniface (né en 680), voulait convaincre les druides germains, des environs de Geismar, que le chêne n’était pas un arbre sacré. Il en fit donc abattre un. « En tombant, l’arbre écrasa tout ce qui se trouvait sur son passage à l’exception d’un jeune sapin ».
A partir de là, la légende fait son oeuvre. Elle raconte que Saint Boniface a qualifié ce pur hasard de miracle, et déclaré dans sa même prédication : « Désormais, nous appellerons cet arbre, l’arbre de l’Enfant Jésus. » Depuis, on plante en Allemagne de jeunes sapins pour célébrer la naissance du Christ.
Au XIème siècle, l’arbre de noël, garni de pommes rouges, symbolisait l’arbre du paradis.
C’est au XIIème siècle que la tradition du sapin est apparue en Europe, plus précisément en Alsace.
On le mentionne pour la première fois comme « arbre de noël » en Alsace vers 1521.
Au XIVème siècle, les décorations étaient composées de pommes, de confiseries et de petits gâteaux. A cette même époque, l’étoile au sommet de l’arbre, symbole de l’étoile de Bethléem commença à se répandre. Ce sont les protestants en 1560 qui développèrent la tradition du sapin de noël pour se démarquer des catholiques.
Au XVIIème et XVIIIème siècle apparaissent les premiers sapins illuminés. On utilisait des coquilles de noix remplies d’huile à la surface desquelles des mèches flottaient ou des chandelles souples nouées autour des branches.
C’est en 1738 que Marie Leszczynska, épouse de Louis XV, roi de France, aurait installé un sapin de noël dans le château de Versailles. On trouva par la suite de plus en plus d’arbres de Noël particulièrement en Alsace-Lorraine, où existait déjà la tradition du sapin.
En 1837, la duchesse d’Orléans Hélène de Mecklembourg, d’origine Allemande, fit décorer un sapin aux Tuileries.
Cette tradition se généralisa après la guerre de 1870 dans toute la France grâce aux immigrés d’Alsace-Lorraine qui firent largement connaître la tradition de l’ arbre de Noël aux Français.
C’est à cette période que le pays entier adopta cette tradition.